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Au Kremlin-Bicêtre, l’implosion de la majorité municipale s’organise
Au Kremlin-Bicêtre, l’implosion de la majorité municipale s’organise

Le Kremlin-Bicêtre en avant, tel est le nom du nouveau parti politique local lancé par 9 des 10 élus de la majorité qui ont signé une tribune de soutien au maire Jean-Marc Nicolle, quelques jours après sa mise en examen pour abus de confiance,  favoritisme, trafic d’influence et corruption active, défendant la présomption d’innocence qui prévaut jusqu’à l’issue du procès. Manque en revanche Sarah Benbelkacem qui avait signé la première tribune mais reste au MRC. Objectif de ces ex-MRC qui ont claqué la porte de leur ancien parti début février : défendre les valeurs qu’ils appréciaient dans ce parti mais avec le « pragmatisme local », détaille Didier Roussel, maire-adjoint à la culture, président du nouveau mouvement.  « Portée par des valeurs progressistes de liberté, de citoyenneté, d’égalité des chances, de solidarité et de laïcité, l’association Le Kremlin-Bicêtre en avant souhaite s’affranchir des logiques partisanes des appareils politiques qui, par leur fonctionnement et leur incapacité à se renouveler, ne répondent plus aux attentes des citoyens« , motive le communiqué de lancement du mouvement. Désormais, les élus qui défendent le maintien du maire en place ont donc leur propre mouvement pour s’exprimer derrière une bannière commune et commencer à faire campagne en vue des prochaines élections municipales. Qui sera leur candidat ? Jean-Marc Nicolle ? « Nous n’en sommes pas là », tempère Didier Roussel tout en indiquant que le maire actuel « est le candidat naturel, de facto ». Le nouveau mouvement organise une réunion publique de lancement ce jeudi 3 mai à 19 heures à l’espace André Maigné. Au sein de la majorité municipale, les valeurs et le programme qui sont légitimes sont ceux qui sont issus des élections municipales 2014, réagit Esteban Piard, maire adjoint MRC pour qui un mouvement ultra local ne peut répondre à toutes les questions issues de l’explosion de l’échiquier politique de 2017.

Pendant ce temps, les élus communistes s’inquiètent pour leur part de ne toujours pas voir venir la réunion de majorité qu’ils attendent depuis la mise en examen de l’édile pour obtenir des explications. Initialement programmée le 5 avril, cette dernière avait été annulée suite à l’hospitalisation du maire qui avait fait un malaise. Depuis, les élus MRC-PCF-PS-UDE avaient réclamé la tenue de cette réunion à l’occasion d’une déclaration commune dans laquelle les représentants des quatre partis réclamaient la démission du maire. Ne voyant rien venir en ce début mai, les élus PCF ont annoncé hier qu’ils réuniraient leurs adhérents en AG ce jeudi soir et demandé aux autres partis de la majorité une nouvelle réunion ce vendredi.

De son côté, le Forum citoyen, un collectif d’habitants qui avait déjà organisé un rassemblement devant la mairie le 12 avril pour protester contre l’annulation du Conseil municipal qui devait se tenir ce jour là, s’inquiète de l’absence de Conseil municipal depuis le 8 février. « Deux ont été annulés et aucun n’est inscrit à ce jour à l’agenda sur le site internet de la ville. Notre lettre ouverte aux élu-e-s du Conseil Municipal est restée sans réponse. Nous leur demandions d’organiser une réunion publique, toutes tendances confondues, pour répondre aux questions des citoyen-ne-s. Ce à quoi les Kremlinois ont eu droit, est à une déclaration de la majorité municipale. S’agit-il de rétablir au pouvoir l’ancien maire, Jean-Luc Laurent, en poste au moment des faits reprochés à Jean-Marc Nicolle ? Mesdames et Messieurs les élu-e-s, combien de temps allez-vous laisser pourrir la situation et refuser d’assumer vos responsabilités ? Nous demandons un Conseil municipal exceptionnel donnant la possibilité au public de poser des questions et d’obtenir des réponses« , motive le collectif de Kremlinois dans un tract qu’ils diffuseront ce dimanche au marché.

Sollicité sur le sujet, le premier adjoint au maire, Jean-François Banbuck, indique que le prochain Conseil municipal se tiendra le 30 mai, « comme prévu« , et annonce qu’il présidera un bureau municipal de la majorité dès lundi prochain, et peut-être d’autres d’ici le Conseil. « Mais un bureau municipal est destiné à préparer les décisions du Conseil municipal. Il ne s’agit pas de réunion de majorité. Celle-ci ne peut se tenir sans le maire qui est hospitalisé », détaille l’élu. De gros dossiers doivent être traités, comme par exemple l’avancement du projet d’arbre habité lauréat du concours Inventons la métropole.

Quand Jean-Marc Nicolle reprendra-t-il ses fonctions ? Le maire, dont le séjour à l’hôpital a été prolongé, a envoyé un courriel aux élus de la majorité en début de semaine pour tenter de les rassurer, indiquant qu’il reprendrait progressivement à partir de la semaine prochaine. Pas question en revanche de démissionner, comme les y avaient invité les représentants PCF-PS-UDE-MRC dans leur tribune commune. La reprise s’effectuera d’abord à temps partiel et sous contrôle médical, précise Jean-François Banbuck, ajoutant que « les affaires municipales continuent d’être gérées et que l’on ne se poserait pas tant de questions s’il s’était cassé une jambe. »

Divisée entre les 16 élus qui réclament la démission du maire, les dix, dont J-M Nicolle lui-même, qui soutiennent le maire, et un des deux élus PRG, Ludwig Loison-Robert, qui n’a pas pris position, la majorité issue des élections municipales de 2014 se trouve aujourd’hui fragilisée, aucun camp ne disposant d’une majorité absolue au sein du Conseil municipal qui compte 35 membres. « Au-delà des affaires courantes, il en va aussi du maintien de la ville à gauche aux prochaines municipales », s’inquiète de son côté Bernard Chappellier, maire adjoint et président de l’UDE Val-de-Marne.

Contexte

 

Pour rappel, Jean-Marc Nicolle a été mis en examen le 30 mars, soupçonné d’avoir demandé à des entreprises qui voulaient travailler avec la ville de verser de l’argent à l’association d’oenologie dont il est le président, Au Sergent du Kremlin, et récupéré l’argent à des fins personnelles, pour jouer notamment au tiercé. L’élu aurait joué parfois jusqu’à 2000 ou 3000 euros par jour et les sommes en jeu sont de plusieurs centaines de milliers d’euros. (Voir article détaillé) Dans une lettre aux Kremlinois, le maire s’est défendu en indiquant que des entreprises privées avaient bien parrainé son association oenologique mais qu’il s’agissait d’un mécénat permettant à ces entreprises de valoriser leur image, sans toutefois préciser les entreprises et la nature de ce mécénat Le maire a aussi reconnu avoir été victime d’une addiction aux jeux. Par ailleurs, le MRC a annoncé qu’il allait déposer plainte au pénal contre l’édile -plainte qui n’est pas encore déposée à ce jour, suite à des contrats passés avec l’association de formation des élus du MRC, (la FRE) considérés comme surfacturés par rapport à la production réalisée. Le MRC évoque également des notes de frais de restauration non justifiées au sein du MRC 94. Le MRC a diligenté sa propre enquête interne à la suite de perquisitions au sein de la FRE à l’automne 2017. (Voir article détaillé sur ce volet de l’affaire)

 

94.citoyens.com

 

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Published by lapresseenrevue - dans MAI 2018

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